Pour plus d'une moitié des salariés, l'entreprise est trop peu inclusive

Encourager l'inclusion au travail favorise la diversité. Pourtant, plus d'un travailleur sur deux estime que son employeur accorde trop peu d'importance à l'inclusion en milieu professionnel. C'est d'autant plus regrettable que les salariés comme le patronat gagneraient à tenir compte des différences entre collègues au niveau de l’âge, du genre, du régime linguistique, du caractère, des convictions religieuses, du handicap et des origines ethniques. En effet, les personnes qui travaillent dans un environnement ouvert à tous font généralement preuve d'un plus haut niveau de motivation, de productivité et de plaisir ressenti au travail que les autres. Les employeurs déclarent consentir des efforts pour favoriser cette inclusion, mais le personnel n'a pas l'impression qu'ils tiennent suffisamment compte des besoins spécifiques de certains groupes. Ces constats sont tirés de l'enquête menée pour le compte de Tempo-Team, prestataire de services RH*, en collaboration avec la professeure docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven.

Les travailleurs sont globalement assez ouverts à la diversité en milieu professionnel : 2 sur 3 (67 %) n'accordent aucune importance à l'âge ni aux convictions religieuses et origines ethniques et seraient heureux de travailler avec des collègues ayant un bagage différent. Pourtant, 56 % des personnes interrogées n'ont pas de collègue partageant d'autres convictions religieuses, 58 % aucun collègue d'origine ethnique différente et 87 % pas de collègue souffrant d’un handicap physique. Globalement, ils accordent un score de 6,6 sur 10 à la diversité en milieu professionnel.

Près d'un travailleur sur 3 (29 %) reconnaît que les jeunes sont plus favorables à la diversité que leurs aînés, mais que ces derniers ont davantage besoin d'inclusion. Ainsi, seuls 18 % des travailleurs assurent que les tâches de collègues plus âgés sont adaptées à leur âge, pour qu'elles demeurent soutenables et exigent moins d'efforts de leur part. Aménagements de fin de carrière pour travailleurs âgés et formations spéciales adaptées sont seulement mentionnés par respectivement 17 et 5 % des répondants.

Un vrai fossé

D'après cette enquête, un fossé semble se creuser entre les travailleurs et les employeurs concernant la politique d'inclusion menée par l'entreprise. Ainsi, 61,5 % des employeurs déclarent tenir compte des besoins spécifiques des femmes au travail, mais seuls 43,5 % des salariés partagent cet avis. Au niveau des mesures prises pour travailleurs plus âgés, le résultat est respectivement de 57,2 % chez les employeurs et 44,7 % chez les travailleurs. Ce fossé existe aussi en matière de convictions religieuses (59,3 % versus 41,4 %), d'origine ethnique (59,3 % versus 41,4 %) et de mesures prises en faveur du groupe LGBTQIA+ (51 % versus 38,8 %). Mais c'est au niveau des dispositions concernant le handicap physique que le fossé est le plus criant (81,3 % versus 59,8 %).

"L'entreprise reflète toujours mieux la diversité globale de la société. Cependant, cette diversité n'est rien sans inclusion. Pas facile pour les employeurs, mais aussi pour les travailleurs, de mettre en place une politique inclusive afin de mieux appréhender la diversité sur le lieu du travail. Quand celui-ci est inclusif et varié, il en ressort de nombreux avantages tant pour les patrons que pour les travailleurs", commente Sébastien Cosentino, porte- parole de Tempo-Team.

Avantages

Les travailleurs qui reconnaissent les nombreux efforts de leur entreprise ou institution en faveur de la diversité (ils leur accordent un résultat minimal de 9 sur 10) sont généralement aussi ceux qui se disent les plus satisfaits de la sécurité d'emploi, de la productivité, de la teneur de leur travail, de l'équilibre avec la vie privée, de leur motivation et de leur plaisir ressenti dans leur emploi. Chez ce groupe émane un sentiment nettement plus fort de pouvoir être soi-même au travail (87 %) que chez les travailleurs embauchés dans une entreprise bien plus homogène (52 %).

"Un personnel bigarré et une entreprise inclusive sont deux facteurs importants pour la motivation et le bien-être ressentis par les travailleurs. En effet, tous les talents présents y sont exploités de façon optimale, quels que soient l'origine, le genre, la situation familiale, l'âge ou la fonction. Chacun peut se développer entièrement et se projeter à long terme. Mais il est important de créer un climat favorable dans lequel chacun ose exposer ses perspectives et accepter celles des autres. C'est dans de telles conditions que la diversité améliore vraiment les prestations de chacun", conclut la professeure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven.

^{*C'est ce qui ressort d'une enquête menée en ligne auprès d'un échantillon de 2500 travailleurs (ouvriers et employés) et 250 employeurs en Belgique, choisis de façon représentative selon le régime linguistique, le genre et l’âge entre le 10 novembre et le 1er décembre 2022 par un bureau d'études indépendant exerçant pour le compte de Tempo-Team en collaboration avec la professeure docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven.}

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